Depuis des millénaires, les terres riches du Vercors sont utilisées par les éleveurs et bergers au gré des saisons. Chaque été, de nombreux troupeaux transhument vers les alpages verdoyants. Font d’Urle, Plateau d’Ambel et la réserve naturelle des Hauts Plateaux sont des lieux privilégiés pour les estives. C’est d’ailleurs pourquoi, du 1er juin au 31 octobre, les chiens de compagnie ne sont pas acceptés dans ces espaces. C’est là où vous avez le plus de chances de tomber sur des troupeaux et leurs bodyguards : les chiens de protection.

Depuis quelques années, le loup est revenu dans le Vercors, et pour éviter que les moutons servent de casse-croûtes, des chiens de protection accompagnent les troupeaux. Les sentiers de randonnée peuvent traverser des zones d’alpages et il n’est pas rare d’en croiser.

Vous avez peur de ne pas profiter de votre balade et de rentrer avec un mollet en moins ? Pas de panique, voici quelques conseils !

Tout d’abord, il faut comprendre ce qu’est un chien de protection.

Souvent appelé « Patou » à tort. C’est comme si on vous appelait Michel alors qu’en fait c’est René ! Le Patou, A.K.A le montagne des Pyrénées, est une race de chien de protection très utilisée par les bergers pour défendre les troupeaux. Dans les autres races un peu moins connues, vous avez les Kengals (ou berger d’Anatolie) et les Transmontagno (Cão de Gado).

Pour juger de leur comportement, ces chiens sont souvent comparés aux chiens de compagnie. Malheureusement, ce n’est pas très réaliste. Les attentes comportementales ne sont pas les mêmes entre Kiki le Yorkshire, qui passe sa vie dans une maison en sécurité, et Norbert le Kengal, qui vit en alerte constante du danger.

Le chien de protection a grandi dehors, au sein du troupeau qu’il considère comme sa famille avec un fort instinct de défense. Il est confronté à des situations dangereuses et stressantes jour et nuit et doit prendre des décisions lui-même, contrairement à un chien de compagnie qui attend les ordres de son maître.

Donc Kiki, même s’il est un peu hargneux, n’a pas le même instinct de protection qu’aura Norbert.

Les chiens de protection sont myopes comme des taupes ! À défaut de pouvoir porter des culs de bouteille pour voir à plus de 30 mètres, il risque de devoir s’approcher de très près pour faire son contrôle d’identité.

En savoir +

Comme vous l’avez compris, il n’est pas rare de croiser des troupeaux et des chiens de protection dans le Vercors lorsque vous faites de la rando, surtout l’été. Donc voici quelques conseils pour que tout se passe bien :

Pour ceux qui ont fait de la com’, ça va peut-être vous surprendre, mais en rando, il faut rester sur les sentiers battus ! D’abord, ça vous évitera de vous retrouver en tête-à-tête avec un mouton et son canidé, et en plus vous préservez la biodiversité. C’est gagnant-gagnant.

Lorsque vous voyez au loin un troupeau, contournez-le largement et ne le traversez jamais. Les chiens de protection pourraient vous prendre pour une menace envers le troupeau et pourraient se mettre en position de défense. Donc parfois, il vaut mieux faire un petit détour, votre FitBit vous en remerciera !

Alors non, ce n’est pas pour ambiancer les pâquerettes mais pour ne pas surprendre les chiens. Parlez un peu plus fort, annoncez-vous, ça leur évitera d’avoir peur et de sur-réagir.

N’oubliez pas, ils sont myopes comme des taupes ! Donc ils vont donc se rapprocher pour faire un contrôle d’identité, vérifier que vous n’êtes pas une menace et vous laisser tranquille. Un peu comme un videur en boîte quoi. Donc ralentissez et continuez votre chemin de profil à lui et non de face. Si vous avez des bâtons de marche, tenez-les vers le bas : les chiens réagissent aux agressions, ne les brandissez pas.

À leurs yeux, vous êtes un objet non identifié qui passe très vite à côté de leur famille, vous êtes donc un potentiel danger même si en réalité vous êtes doux comme un agneau. Ralentissez et descendez du vélo, n’hésitez pas à le mettre entre les chiens et vous pour vous sentir plus à l’aise.

Si Kiki est avec vous et que vous croisez un chien de protection, il est essentiel de garder votre calme. Tenez Kiki en laisse et calmez-le avant de rencontrer le chien de protection. Si le chien s’approche, lâchez la laisse de Kiki pour leur permettre d’interagir et d’établir une relation de dominant à dominé. C’est comme si Bob l’éponge rencontrait Mike Tyson : laissez-les faire, ils vont vite savoir qui est le boss de qui.

Et bien la question est vite répondue avec MapPatou ! Développée par Pasto Kezako, cette carte interactive recense les zones d’alpages et d’estive où des chiens de protection seraient potentiellement présents. Les dates de présence sont actualisées autant que possible pour être au plus juste.

Maintenant vous pouvez profiter de votre balade en toute sérénité !

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