C’est au hameau du Bard sur la commune de St-Martin-en-Vercors, à 900 mètres d’altitude que nous rencontrons Elena et Jonathan, les heureux propriétaires de la Chèvrerie du Bard pour notre Rendez-vous du Terroir. Une chèvrerie bio made in Vercors dont l’éthique et les valeurs locales se reflètent chaque jour.

En arrivant de la Chapelle-en-Vercors, un peu avant le village de St-Martin-en-Vercors, vous prenez à gauche et parcourez les routes de traverse. Quelques fermes et champs plus tard, vous traversez une petite forêt où il est bon de s’arrêter 2 min pour écouter les oiseaux chanter. Une bonne bouffée d’air pur et c’est reparti. Plus que quelques centaines de mètres et vous arrivez à la Chèvrerie du Bard.

En arrivant de la Chapelle-en-Vercors, un peu avant le village de St-Martin-en-Vercors, vous prenez à gauche et parcourez les routes de traverse. Quelques fermes et champs plus tard, vous traversez une petite forêt où il est bon de s’arrêter 2 min pour écouter les oiseaux chanter. Une bonne bouffée d’air pur et c’est reparti. Plus que quelques centaines de mètres et vous arrivez à la Chèvrerie du Bard.

Du soleil et une vue exceptionnelle sur Roche-Rousse, on a qu’une envie : rester là à profiter du beau temps. Mais bon, il caille et on vient là pour les chèvres et le fromage !

Le sourire aux lèvres, Elena et Jonathan ouvrent les portes de la chèvrerie et c’est parti pour rencontrer leurs 80 chèvres. Les bottes aux pieds, l’appareil photo en main, tout est prêt pour leur tirer le portrait. Entre Lili et Mimine qui grignotent les lacets et Césaria qui prend les pulls pour de l’herbe tendre, on peut dire que ces petites bêtes sont un peu collantes.

Après quelques clichés, un bruit de fracas retentit dans la chèvrerie. Rien de grave, ce n’est que Sirka, leur Berger d’Anatolie qui, malgré sa taille de poney, saute les barrières tout en souplesse. Impressionnante par son gabarit, Sirka n’en est pas moins une grosse boule d’amour qui cherche surtout à se faire caresser.


Dans la ferme, chacun a un rôle à jouer. Sirka et Yuki pour la protection du troupeau, Plume pour la direction sous les ordres d’Elena qui prend soin des chèvres. Jonathan quant à lui est côté transformation et confectionne les fromages. Bien entendu, avec 80 chèvres, 6 fromages, 3 chiens et 2 chats, Elena et Jonathan sont toujours bien occupés à l’entretien de la ferme, de la boutique et des animaux.

À les voir avec les chèvres on penserait qu’ils ont toujours vécu avec elles, et pourtant ce n’était pas parti pour. Elena avait déjà le pied fermier avec des grands-parents agriculteurs. Elle allait les aider quand elle était petite et trouvait ça amusant mais n’en avait jamais envisagé une carrière. C’est après quelques années d’études et une période passée chez son oncle agriculteur à Méaudre, qu’Elena s’est prise de passion pour les chèvres.

En 2020 elle décide donc d’acheter seule la chèvrerie et de vendre le lait dans les coopératives. Un laboratoire de transformation était déjà installé, il suffisait juste que quelqu’un puisse s’en occuper.

Et comme le destin fait bien les choses, Jonathan, ingénieur à l’époque et installé dans le Vercors depuis quelques années, cherchait une activité agricole pour changer de vie.

C’est donc en 2021 qu’Elena et Jonathan se rencontrent. Non pas pour une histoire de fromage mais plutôt une histoire d’amour. Après quelques mois à passer tout son temps libre à la ferme avec Elena, Jonathan arrête son activité d’ingénieur et rejoint officiellement la Chèvrerie du Bard en tant que conjoint collaborateur.

Conjoint collaborateur ? C’est peu commun d’après Elena. Traditionnellement ce sont les femmes qui sont « conjointe collaboratrice », qui plus est, ce sont généralement elles les fromagères et ces messieurs qui s’occupent des chèvres.

Mais dans la famille d’Elena, on ne se laissait pas faire comme ça ! Sa grand-mère était une grande manifestante et disait toujours « je ne suis pas femme d’agriculteur, je suis agricultrice ! ». C’est certainement grâce à elle qu’Elena tient cette tendance à renverser les codes.

Être agriculteur aujourd’hui est un défi permanent. Les années passent mais ne se ressemblent plus. Entre sec et pluie, neige et température printanières, le changement climatique remet sérieusement en question le mode de fonctionnement des agriculteurs. Comment gérer les pâturages, les foins, les risques parasitaires… C’est un challenge qui se vit au jour le jour. Cette variabilité du climat et cette incertitude ont également des impacts économiques explique Jonathan.

On achète le plus local possible, régional, on subit des variations sur le prix de ces aliments et nous derrière on ne peut pas appliquer de la variabilité sur le prix des fromages. C’est quelque part notre reste à vivre qui s’adapte au fil des aléas. […] On achète nos aliments on va dire au plus loin en Rhône-Alpes, et pourtant on subit les aléas d’une guerre qui est à 4000 km d’ici et on sent encore aujourd’hui les conséquences du Covid et de la guerre en Ukraine.

Mais vivre dans le Vercors c’est aussi vivre avec des habitants aux valeurs fortes :

« On est un petit territoire avec des valeurs à consommer local au plus proche » rassure Elena.

Aujourd’hui la vitrine de la Chèvrerie du Bard compte 2 yaourts : nature et vanille – vous vous rappelez de Yaourt Vanille ? – et 6 types de fromages : un crottin de chèvre traditionnel, une bûchette cendrée, un fromage frais aux herbes et au miel – en forme de cœur pour les plus romantiques d’entre vous -, une raclette de chèvre, une tomme et enfin leur spécialité : le Camembard, un camembert de chèvre… Ça vaut le détour, c’est garanti !

Les produits de la Chèvrerie du Bard sont présents sur les étals du marché de La Chapelle les jeudis matin, dans les biocoops de Saint-Jean et de Villard de Lans ainsi que dans les magasins locaux du secteur Vercors-Isérois et Royans. Vous ne pouvez pas les louper, ce sont les étiquettes avec les petites chèvres dans tous les sens !

Plutôt resto ? Les fromages de la Chèvrerie du Bard se trouvent aussi chez de nombreux restaurateurs du coin.

Mais le mieux, c’est d’aller directement à la ferme pour faire vos emplettes. Et peut-être qu’ils vous feront même goûter leur camembert de chèvre !

La Chèvrerie du Bard, une bien belle rencontre recommandée par l’Office de Tourisme du Vercors Drôme.

Qui aurait cru qu’une histoire d’amour finirait en Camembard ?

La recommandation de Maé